Le mouvement du 20février ne doit pas se fier aux propos anesthésiants de Karim Tazi. Car si des concessions ont été arrachées, elles ne touchent  

     pas l’essence du pouvoir et ne sont pas irréversibles parce que l’appareil makhzen d’oppression, de répression,  de racket, de prédation est toujours aussi omniprésent et omniscient. La monarchie reste attachée à conserver l’essentiel du pouvoir comme en attestent la nomination par en-haut de la commission de la révision de la constitution et l’insistance sur les lignes rouges et la commanderie des croyants.

    Tant que la mafia makhzen composée des responsables des violations graves des droits humains et des responsables de crimes économiques (pillage de l’argent public, des richesses nationales, rentes et passe-droits, délits d’initiés…) jouira de l’impunité et détiendra les pouvoirs politique et économique et tant que la monarchie refusera que le peuple marocain s’auto-détermine, en particulier en élaborant sa constitution par une assemblée constituante le représentant réellement, il n’y aura de véritable démocratie au Maroc. Donc le véritable combat, ici et maintenant, consiste à changer le rapport de force qui reste en faveur du régime et du bloc de classe dominant. Ce qui nécessite d’étendre et d’approfondir le mouvement de lutte et non de l’arrêter comme nous y invite Karim Tazi pour faire échec à la constitution octroyée et arracher des conquêtes sociales dont le peuple marocain a un besoin urgent : amélioration substantielle des salaires, emploi, enseignement et soins de santé gratuits, généralisés et de qualité, logement décent…