Ils n’avaient pas de liens avec le terrorisme international autres que la visite des sites Jihadistes, où ils ont pu se procurer le mode d’emploi pour fabriquer la bombe. C’est en tous cas ce que révèle l’enquête.
Trois jeunes safiots ne souffrant pas de la misère absolue, pieux, réservés, traînant des frustrations se sont transformer en barbares. Il nous faut déterminer le cheminement, car nul ne peut se voiler la face, le terrorisme local est majoritairement endogène.

En qualifiant les graciés de détenus politiques, nous avons commis une erreur stratégique, car nous avons banalisé la pensée jihadiste. Or c’est celle-ci qui transforme des individus frustrés en barbares assoiffés de sang. Parce qu’elle considère la société comme impie, le pays comme un pays de guerre, les institutions apostases, elle fait de la violence un devoir religieux, un devoir impérieux, le Jihad étant un devoir pour tout musulman, selon la lecture faite du coran.

Haddouchi qui réclame sa libération défend toujours cette « pensée ». Le Takfirisme est présent sur l’ensemble du territoire national, mais la société ne réagit pas. Anesthésiée par les discours complaisants, les théories oiseuses liant le terrorisme à la précarité sociale, ou pire les thèses conspirationnistes, elle ne considère pas le terrorisme comme une menace réelle, on n’agit pas en conséquence. Or tant que l’idéologie jihadiste persistera, elle trouvera toujours des individus en rupture de ban pour tenter des opérations.
La justice a condamné plus d’une centaine de personnes pour constitution de cellules préparant des attentats. Ce n’est donc pas un phénomène occasionnel, notre société produit des terroristes. Mais tout se passe comme si seuls les sécuritaires étaient concernés !.

Eradiquer le terrorisme n’est pas possible, si on n’assèche pas ses sources et cela ne relève pas des services de sécurité. C’est un combat multiforme qui commence par la lutte contre le Jihadisme, de la part des intellectuels, des Oulémas, de l’école, des médias. A ce niveau de complaisance, c’est de la simple folie.
Ce combat n’est possible que si l’on définit le territoire de la démocratie. Celle-ci nécessite un minimum de consensus autour de certaines valeurs, ce qui exclut des pensées, incitant à la haine raciale, à la violence ou au totalitarisme. Chez nous l’idée qui s’est imposée à celle d’une démocratie assurant la liberté pour tous, y compris les ennemis de la démocratie, cette hérésie est d’autant plus dangereuse que nous ne sommes qu’au début d’une construction démocratique qui nécessite une vigilance accrue.

Les tenants de ce discours, les fameux éradicateurs, ne sont plus audibles parce que la mauvaise monnaie chasse la bonne. Pour être dans l’air du temps, il faut être contre toutes les législations. Parce que nous refusons la loi qui libère, nous risquons d’avoir la liberté qi apprime. Mais qui a lu Montesquieu ?